lundi 28 avril 2008

Expo Patti Smith / Andrea Branzi

free music


L'expo, dans les sous-sols de la Fondation Cartier, donne l'impression de se perdre dans les pensées labyrinthiques d'une icône punk/rock. Un zeste de création expérimentale type année 60 - genre Easy rider en noir et blanc, le plan séquence du cimetière, sous acide...
Un accrochage original mêle projections sur plaques de plexi translucide, poésies et expériences sonores. La musique, noyée et perdue, semble curieusement absente...

De voir Patti Smith cloitrée dans les sous-sols, recluse dans les années 70, c'est un peu le regret d'une occasion manquée ; celui de ne pas avoir pris le parti de la modernité...
Cette musique - rugueuse et accrocheuse - et cet état d'esprit n'ont pourtant pas pris une ride. Et se seraient inscrits superbement, le volume à fond et lancés sans retenue, dans l'architecture élancée et aérée de Jean Nouvel !


L'expérience donne le vertige, et l'envie de vite regagner la surface pour respirer un peu d'air frais...

En surface, d'ailleurs, pour se changer les idées, il y a une installation de Andrea Branzi, légère, aérienne et rigolote comme tout !

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Mais encore...
Le site de la Fondation Cartier
http://fondation.cartier.com

dimanche 27 avril 2008

Bibliothèque idéale

Il est des questions rituelles ! Sans effort les mots trouvent leur place comme dans une seconde peau.

De quelle race de chien faire son ombre errante ?
Japonaises ou américaines (les motos j'entends…) ?
Au shaker ou à la cuillère ?

Les réponses sont rarement innocentes, chacun faisant avec ses idéaux les concessions qui s'imposent !

De toutes ces questions il en est une plus essentielle encore.

S'il ne devait rester qu'un livre. Si le monde se rétrécissait jusqu'à devenir un îlot perdu. Mes amis et ma famille partis.
L'essence des choses ne devenant que l'ombre d'elle-même.
Moi luttant et me débattant, enlaçant dans mes bras mes richesses, mais celles-ci s'effritant et tombant en poussière.

Ne pouvant sauver qu'un seul livre pour partager une éternité de solitude, quel serait-il ?

mercredi 23 avril 2008

Petite brise sur une mer d'huile...

Un frémissement, une irisation, comme provoquée par les grandes échasses maigrelettes et aériennes des araignées d'eau sur la surface lisse et tranquille des mares, dans le calme des sous-bois...

Premier signe annonciateur : une réunion d'information sur la Mauricie au Bureau d'Immigration.

Dans le couloir, des affiches du Québec au fil des saisons - Printemps Eté Automne Hiver. Comme pour rappeler une année de démarches, jalonnée de petites pierres blanches, entre attente et rendez-vous. Au bout des doigts, comme un mirage vaporeux, un eldorado et une terre d'aventure toute proche.
Le présent et le futur réunis en une tête d'épingle - un raccourci de l'espace et du temps - [les conditions idéales du Big-bang]...

Dans la foulée, presque naturellement - signe que l'animal avait besoin de se dégourdir les jambes - une lettre de l'ambassade nous informe que notre demande est prise en compte : ça n'a l'air de rien, mais mine de rien c'est une nouvelle étape de franchie !...


En parallèle de ces démarches administratives très encadrées et détaillées, c'est surtout le début d'un processus qui semble tout à coup beaucoup plus urgent : la réactivation des contacts et la préparation concrète du parachutage en terre promise !...

Si loin si proche... Attente...

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Le site indispensable à toute aventure Canadienne et Québécoise : http://www.immigrer.com

vendredi 18 avril 2008

J'adore Paris !

Saucissonné dans un siège charter en partance pour la Finlande, me voilà à la merci de mon voisin sympathique, affable, et néanmoins extrêmement alcoolisé, me susurrant à l'oreille d'une voix pâteuse chargée de Lapin Kulta (L'or de la Laponie) : J'adore Paris.

Le voyage suit son cours ; l'altitude ayant cette particularité intéressante de démultiplier l'euphorie, mon voisin s'enhardit et le murmure tendu mais presque distancié, maîtrisé au prix d'un effort violent, devint déclaration d'amour ; l'affection amicale, tirade dithyrambique et bientôt étreintes et sanglots !

Tout y passa :
    - Les monuments de Paris, les plus beaux du monde, figés comme les maisons de sucre d'Hansel et Gretel. Le Sacré Coeur dominant la morne plaine.
    - Les chanteurs populaires et non des moindres, la môme Piaf en tête, toute encore frémissante de passion, son petit menton qui tremble, toujours prêt à s'échapper de ses lèvres entrouvertes un murmure à vous fendre le coeur.
    - Les rues de clair-obscur, qu'on imagine sans peine en noir et blanc, les pavés scintillants encore d'une ondée dans le soir. Les photos qu'on a en nous et qu'on trimballe partout, de Doisneau et de Brassai.
    - Des parisiennes en Technicolor, toutes en robes flamboyantes, tressautantes de petits pas menus, belles et muettes, enivrantes comme un délire de fièvre.

Entre deux apparts [entre deux couches de peinture, ponçage, polissage, grattage et toutes ces sortes de mots en age], je sillonnai Paris d'Est en Ouest. Je repensai à mon ami finlandais et me disais que le Paris de ses rêves éthyliques avait bien changé...


Paris est vivant, et il bouge et il gueule ! Il est coloré et t'étreint et te mord, et souffle dans ton cou une rengaine mauvaise à ne plus te lâcher...

A vélo, la nuit, c'est un traveling de film !
Des Champs au Boulevard Saint-Honoré, on roule sur du velours. [Engueulade avec des taxis aux intersections - prise de la Concorde sous les marronniers, face à l'ambassade américaine - moment rare de satisfaction tenant à la main mon vélo tout pourri qui piaffe d'impatience passant en revue des bagnoles reluisantes faisant le pied de grue devant l'Automobile Club de France]. L'air ensuite devient une écharpe de luxe et le spectacle se déroule dans un décor de théâtre [Gomina, chemises roses et costumes rayés. Quelques hauts talons rehaussés de manteau de fourrure, en représentation devant l'Hôtel Costes, font des allers/retours pleins d'emphase entre deux limousines. Ca sent le soleil toute l'année, la saveur douce amère de la Margarita, le cigare et la brillantine].

Des Halles à la Porte Saint-Martin, la rue change de rythme. Rue des Petits-Carreaux, Rue Montorgueil, décrochage devant La Grille pour prendre vite fait la Rue Saint-Denis devant le Frog And Rosbif.
L'air du Nord est sec et vif. Plus râpeux aussi. Les couleurs sont moins tranchées, passent de l'acidulé rose bonbon au sombre du vert bouteille et au jaune olive. La vie à la consistance riche et pâteuse des grandes toiles d'Asger Jorn. Une vie rugueuse et des problèmes pas simples ; une densité de crêpe en béton. La chaleur monte aux joues et dans la gorge un goût de sang rouge et de rance poisseux se mélange à la salive.

Canal Saint-Martin - Terminus haletant. Cradingue et bohême. Le quartier change pourtant, des petites boutiques mignonnes vendant l'air du temps fleurissent un peu partout. Pour le reste, c'est mélangé, vivant, excité, énervé et heureux, et un peu n'importe quoi... Pique-niques de bazars hétéroclites, de bière et de champagne, apéros à Artazart, rock râpeux au Jemmapes, en français ou en polonais, selon l'humeur !

J'adore Paris !...


mercredi 16 avril 2008

Adsl et bouquinage

Clamons le haut et fort, la Darty Box fonctionne au poil. Et fait le bonheur des petits et des grands -(surtout des grands)- qui peuvent :
    - Avoir le wifi [je sais, ça fait longtemps que ça existe, mais mieux vaut tard que jamais]
    - Virer l'antenne râteau et regarder la télé sans jolis petits pixels dansant autour des personnages, les nimbant d'une lumière mystique, créant des auréoles, et rajoutant aux intrigues un suspense insoutenable [mais qu'est ce qu'il dit ?! mais qu'est ce qu'il fait ?! mais comment ça finit ?!]
    - Enterrer la vieille télécommande qui avant un amusant court circuit obligeant les forçats de la télé à se lever toutes les 4 secondes 5 [avec 6 chaines ça va, avec 50 ça peut être pénible...]
    - Accessoirement, téléphoner

Sinon, pour oublier ces frémissantes avancées techno-geeks scintillantes comme un sapin de Noël, je me suis plongé dans God's Pocket de Pete Dexter. Une écriture tranchante comme un coup de rasoir et un plaisir de lecture électrique !