mardi 29 janvier 2008

Allemagne, les années noires. Musée Maillol.

Des oeuvres d' Otto Dix et de George Grosz pour l'essentiel. Des dessins surtout.

Une expo présentée en deux temps :

Au rez-de-chaussée, les oeuvres réalisées pendant la guerre [au plus près de l'horreur : la mort, la peur, la boue, l'enfer...].

A l'étage, les oeuvres réalisées après la guerre [images d'un pays vaincu, déliquescence politique et économique, inflation, pauvres gens et profiteurs de guerre].

De nombreux documents d'archives ponctuent l'expo : quelques extraits de films, des affiches, des objets...

Un parti pris historique, simple et complet, très didactique et documenté. [Et éloigné des explications parfois brumeuses/fumeuses qui font les délices de l'histoire de l'art]

Une expo passionnante tant il est rare de voir la guerre côté allemand [Des deux côtés de la frontière, partout la même violence et le même déchirement].



En épilogue, une visite rituelle à Poliakoff, dans les salles plus calmes du dernier étage. Le plaisir étant de se planter au milieu de la pièce et de se laisser absorber jusqu'à faire partie de ces grandes toiles colorées !...

A chaque visite je me demande quelle toile j'aimerai avoir au dessus de mon lit, en un tête à tête singulier. La réponse varie au fil des saisons...


-----------------
Allemagne, les années noires.
Au Musée Maillol jusqu'au 4 février 2008
http://www.museemaillol.com

mardi 22 janvier 2008

Du vent !


Quelques nouvelles salées bien réjouissantes à se mettre sous la dent en cette fin d'hiver qui n'en finit plus de se traîner !

Francis Joyon sur Idec a fini son tour du monde en établissant un record extraordinaire de 57 jours et 13 heures ! J'ai beaucoup aimé l'esprit de son aventure, proche de la mer et loin des gadgets technologiques de tous poils (du bout du monde il n'a envoyé que 3 photos, dont 2 d'albatros, et aucune vidéo, extra !)

L'équipage de Groupama va s'élancer sur le même parcours. En ce moment, en attente d'une fenêtre météo optimale pour dévaler l'Atlantique à un rythme d'enfer...

Les 5 duos de la Barcelona World Race se tirent une bourre passionnante, pris dans les systèmes météos alambiqués de l'Atlantique sud.

Quand à moi, petit terrien accroché au mat de Moby-Dick, je continue ma route incertaine sur Liveskipper, à la poursuite de Fend la bise qui m'a largué depuis belle lurette, profitant d'une option catastrophique dans le détroit de Cook !...

Bons vents à vous tous !!

------------------
Crédits photos Francis Joyon

dimanche 20 janvier 2008

Les invités au mariage

Une amie se marie au printemps prochain. L'évènement était attendu depuis longtemps déjà, la confirmation nous est parvenue sans trop de surprise... Courrier classique, rien à en dire. Sauf que... Dans le faire-part, un feuillet soigneusement plié : écrit sur papier bible se trouvait la liste par le menu des motivations de sa décision irrévocable !

Des extraits de livres, des citations, des pensées profondes, quelques poésies : bref, un argumentaire détaillé ; le guide du parfait ménage en amour !

A côté des bondieuseries habituelles [Dieu d'amour et don de soi, fidélité et arche d'alliance], une foule de références à des philosophes coulés dans le bronze, dont la seule évocation fait frémir, et le nom une énigme ouvrant en préambule sur des pages insondables [Schopenhauer, Nietzsche, Kierkegaard, Rilke...]. Beaucoup d'anciens et de statues de marbre. Peu de modernes.

Une litanie de bons sentiments qui laisse présager finalement une vie prévisible, longue et heureuse. Saine et en tout point exempte du moindre soupçon d'aventure...


Personne ne pris cela trop au sérieux...
Plus tard pourtant, je me suis demandé quelle aurait la gueule de mon mariage si je devais le juger à l'aune de mes lectures.
Et là, j'ai moins ri !...


En toile de fond, le vent glacé des écrivains du Nord : Jo Nesbo, Henning Mankell, Stieg Larsson, Gunnar Staalesen. Un monde de grisaille et de désolation un peu poisseuse. La pluie et le vent. Le froid de l'hiver et des jours de nuit sans fin.

La violence comme thème récurrent. L'absence d'espoir, la mort (violente de préférence), la trahison et l'adultère. Une ambivalence de sentiments. Des ambiances louches et des coups tordus...

Je me suis rendu compte que je ne lisais plus que des polars finalement.
- Les Américains, mes premiers amours : Michael Connelly et les aventures de Harry Bosch (tous sont construits un peu pareil, mais c'est bien efficace !).
- Les livres d'Ellroy dans lesquels on rentre sur la pointe des pieds, en retenant son souffle. Dés les premières lignes, une violence et une complexité pas possibles. Une immersion complète. Des séries de lectures d'une traite, en état hypnotique, pour émerger de cette apnée quelques jours plus tard le souffle court et l'esprit plus très assuré...

- Les Nordiques : tous les Nesbo [L'homme chauve souris, Les cafards, Rouge gorge, Rue sans Soucis,...], la série des Millenium [que je lis doucement pour savourer le plaisir], le second degré de Staalesen pris dans la nasse poisseuse de Bergen...

Des rythmes dynamiques, des histoires ciselées et des écritures au scalpel ! Une sélection de mots qui claquent. Et toujours un humour assassin, noir et décalé !
- Blaise Cendrars, voyageur du monde et ici Français parmi les étrangers. Auteur dont la vie à elle seule est un roman d'aventure. Il a vécu mille vies et raconté mille histoires.
- Pete Dexter. Des romans d'un dynamisme incroyable. Pas une phrase qui ne soit de trop et qui ne serve le récit. Toujours une écriture tournée vers l'action et qui va de l'avant.
- Sinclair Lewis. Des romans d'une lucidité et d'une modernité incroyables. Une écriture claire et concise, un luxe de détails. Une moquerie incisive, ravageuse et superbe !
Quelques romans sont traduits en français [Babbitt, Elmer Gantry, Le lac qui rêve - qui a une grande part de responsabilité dans ma décision de vivre au Canada]. On trouve les autres chez les bouquinistes parfois (et sur ebay toujours...)
- Steinbeck, Hemingway, Tony Morrison, Jack London, Walter Mosley : mes héros américains vers lesquels je reviens toujours et qui m'accompagnent partout !

Quelques poèmes qui sont autant de météorites : Paques à New-York et Prose du Transsibérien de Cendrars, For to admire de Kipling...

Une pointe de latinité enfin !
- Alessandro Baricco. Des récits colorés, exubérants, du rythme et de la vie !
- Antonio Lobo Antunes. Une petite musique qui monte comme une houle, jusqu'au manque d'oxygène, pour retomber lentement. Des descriptions au plus près de la vie [de la grand fresque du Portugal, de la colonisation de Angola, aux intérieurs un peu kitch des appartements de grands-mères]. Un rythme en boucle. Un foisonnement d'histoires imbriquées. Des mises en abîmes. Des personnages qui se répondent en échos. La vie en parallèle des vivants et des morts, qui d'hier à aujourd'hui se croisent encore et se rencontrent sans cesse.



Bref : une photo de mariage habitée par une flopée sensationnelle !

Harry Hole, Harry Bosch, Easy Rawlins, Varg Veum, les alcooliques suicidaires d'Arto Paasilinna. Le Dalia Noir. La famille Babbitt. Les Dodworth.
Les elfs de Tolkien.
Le vaste monde de Kipling.
Braque, Apollinaire, Picasso, les amis de Cendrars et quelques perroquets aux couleurs merveilleuses, venus de voyages lointains.

Du vent et un soleil glacé qui ne réchauffe personne. Quelques chiens de traîneaux.

Des femmes, de la vie et de l'alcool ! Une fête à tout casser et des lendemains de gueule de bois...

Un mariage plus proches de Freaks que de Cendrillon !

dimanche 13 janvier 2008

Virée en Irlande - 2





Balade irlandaise, folk/blues, vent, sable et contre-jours !

>> Et, Mick Flannery, la musique de ce petit road-trip improvisé... (page myspace et site perso)

lundi 7 janvier 2008

Lumière glauque

Lumière jaune graisseuse. Grésillement de lumière froide et néon haletant, hoquetant, et pour tout dire, sur le point de mourir.

Petit frisson à l'épine dorsale à la vue d'un rai de lumière sous la porte, et ne jamais savoir qui sera derrière, tapis dans l'ombre. L'oeil vitreux et la main molle [un dégoût amère, du temps où je la serrais encore, dans des politesses de hareng alanguis].

Lui dans la cours, l'oeil jaune et le teint pale. Semblable à ces poissons des grandes profondeurs à la peau translucide, visqueux et mauvais, tapis dans les caillasses.
Lui prenant l'air sur un banc le soir [et moi de le soupçonner de tapiner].
Lui de disparaître souvent, de longs jours et de revenir au petit matin [et moi de le soupçonner de frotter son corps maigre contre celui d'un compagnon de misère, de faire aller ses grands doigts blancs en des mouvements saccadés vers d'autres matières plus molles encore, et suintantes, et de jouir de jeux lubriques à l'ombre des grands arbres].

Et toujours cette odeur de mort et de merde collée au corps comme une ombre malsaine qui grandit et s'étend comme un cancer crasseux [Avec à l'identique des phases de rémissions comme une réminiscence heureuse d'un passé oublié. Et souvent aussi des pulsions violentes d'oubli et d'abandon].


- Jamais dans la cage d'escalier je ne touche à la rampe, aux interrupteurs, ou aux poignets de portes. Et sais-tu comment on m'appelle ?
- Non
- Le capitaine Crochet !...

jeudi 3 janvier 2008

Virée en Irlande

Virée en Irlande. Beaucoup de vent, beaucoup de sable, pas trop de pluie, beaucoup de bonheur !


Quelques infos utiles :

Deux compagnies pas trop chères : http://www.aerlingus.com et http://www.ryanair.com/site/FR

La navette, incontournable, qui relie Beauvais à Paris : http://www.aeroportbeauvais.com

Une fois sur place, une compagnie de bus sillonne le pays dans tous les sens et relie les principaux aéroports. Les horaires ne sont pas très flexibles, il faut faire avec...

http://www.buseireann.ie/site/home


Vivement le prochain voyage...