vendredi 31 août 2007

Archipel de Stockholm

Départ matinal aux lumières glauques des heures indues. Chaleur humide, sommes un peu poisseux...

Sanglés dans nos sacs à dos comme des saucissons (pas trop secs), on se cale bien au chaud et on regarde défiler les miles.

Baie de Stockholm sous un cil gris de flotte. La pluie fait des petites bulles à la surface de l'eau. On à l'impression qu'elle vient à l'envers et que dans un retournement de perspective on navigue sous la surface des eaux...

Nombreux chantiers navals un peu délabrés, vieilles coques de bateaux dézingués, alignement de tourelles et de grues comme de grands échassiers étirant leur carcasse squelettique vers le ciel. Quelques-unes peinturlurées en girafe.

Rêve d'avoir un bon bourrin et de passer mes journées à sillonner la baie à rêvasser et à prendre des photos.

Petites éclaircies. De longs filaments vaporeux gris et bleus s'étirent de la terre et des maisons comme leur ombre évaporée. Leur reflet brouillé ondule dans notre sillage, l'écume bouillonnant faisant une raie bien symétrique à ce monde entre deux rives.

La baie s'ouvre insensiblement sur le large. Le slalom serré des premières heures dans un paysage de Caroline du Nord (maisons en bois et terrasses protégées) est remplacé par un ondulement tranquille.

On aperçoit déjà notre première halte : ce sera Utö.

vendredi 3 août 2007

Départ en vacances

Saturation de vie parisienne, de voisins fous furieux

[- Mais tu vas te casser salope, dégage DEGAGE !!
Là les flics montent d'un pas fatigué, éreintés déjà de situations sans sens ni but…

Silence radio un moment, et ça redouble, musique à fond, bouteilles cassées et meubles qu'on déplace. Je monte, hagard mais poli, plein de déférence pour les situations surréalistes, mêmes pénibles.

- C'est quoi ce souk ?!
- J'ai appelé la police, car voyez vous je pensais que mon conjoint était mort…]

Routine asphyxiante, petites nuits dans les chaleurs glauques de sommeil éthéré, les murs jaunes et crasses qui se gondolent, les fissures qui se crevassent chaque jour un peu plus et s'ouvrent sur un cœur béant, les carrelages scotchés recouvrant les murs, pendouillant lamentables... Un appartement se transformant chaque jour un peu plus en un cauchemar fiévreux.

Boulot, mi speed, mi calme, moi me débattant dans cette mélasse glauque... Beaucoup de projets à rendre en septembre / octobre - mais vacances imposées...

Me colle dans un train, sas au dos, et traverse la France comme une balle, la gueule collée à la fenêtre pour me saouler de vitesse et me dessaler au vent... Mon voisin s'est endormi mine de rien sur ses sodokus, la graisse de son cou lui faisant une collerette salvatrice et rebondie amortissant les chocs du voyage. Une vampirette pas farouche me fait de l'oeil à travers les interstices des fauteuils sncf, faisant frisotter agréablement ma colonne vertébrale. Je revis…

Maison familiale, paumée dans la forêt, terrasse camps de base à l'horizontal de nos vies. Les projets sont bien alignés vibrants dans l'attente du départ ! Sans trop réfléchir nous mettons les voiles pour la Suède !

Hâte de retrouver les lumières délavées, la mer aux écailles de poisson scintillantes au soleil et les grands ciels saupoudrés de nuages, posés là comme des petits pains mous sur un plateau invisible...